Offres de reclassement en cas de licenciement économique : la vigilance est de mise !

Les offres de reclassement en cas de licenciement économique nécessitent une attention particulière. Chaque élément mentionné doit être présent pour garantir la validité du processus.

Les exigences légales des offres de reclassement

Conformément à l'article L. 1233-4 du Code du travail, les offres de reclassement proposées aux salariés doivent être écrites et précises. Elles doivent inclure :

  • L’intitulé et la description du poste,
  • Le nom de l'employeur,
  • La nature du contrat de travail,
  • La localisation du poste,
  • Le niveau de rémunération,
  • La classification du poste.
    (D. 1233-2-1, alinéa II)

Absence de mentions obligatoires : un motif d'invalidité du licenciement ?

L'omission d'une de ces informations peut-elle priver le licenciement de cause réelle et sérieuse, en raison d'une défaillance dans l'obligation de reclassement de l'employeur ? La réponse est oui, selon la Chambre sociale de la Cour de cassation dans un arrêt du 23 octobre 2024 (n° 23-19.629).


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Illustration de la jurisprudence : une offre de reclassement insuffisamment détaillée

Dans ce cas précis, l'offre de reclassement manquait de plusieurs informations essentielles : l’adresse de l’entreprise, son secteur d’activité, et la classification du poste. Bien que le poste de reclassement et le niveau de rémunération soient mentionnés, l'employeur n’a pas précisé certains éléments.

L’employeur peut-il se défendre en invoquant une « irrégularité de procédure » ?

L’employeur arguait que l'absence d'identité et de qualité de l’employeur constituait une simple irrégularité de procédure. De plus, il relevait que le salarié avait refusé l'offre sans demander de précisions supplémentaires, ce qui, selon lui, prouvait que le salarié se sentait suffisamment informé.

La position de la Cour de cassation : l'importance de la précision et de la loyauté dans l'obligation de reclassement

La Cour de cassation n'a pas suivi cette argumentation. Elle a estimé que l'employeur n'avait pas rempli son obligation de reclassement avec la loyauté requise, se contentant d'une offre trop imprécise. Ce manquement a conduit à la qualification du licenciement comme dépourvu de cause réelle et sérieuse.

Conséquences pour l’employeur : le coût potentiel d’une offre de reclassement incomplète

En fonction de l'ancienneté du salarié, une simple omission dans l’offre de reclassement peut donc avoir des conséquences financières importantes pour l’employeur dès qu’il sera condamné à verser des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

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Maître Audrey Zahm Formery, avocat spécialiste en droit du travail.

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